Le jour où j'ai acheté des baskets pour "grosse qui court".

Le fait que je me sois mise à la course à pieds, c’est – pour moi – un peu l’évènement de l'année (si ce n'est du siècle, tu vois, je me pose sincèrement la question), quand même. Je ne suis pas encore impatiente ni follement excitée des séances futures – ne rêvons pas, je ne sécrète encore pas sufisamment d'endorphine pour cela – mais je reste motivée. J'alterne course à pieds avec marche nordique et prochainement le vélo (finalement hier soir, j'ai marché, simple question de timing). Ma priorité jusqu'à très récemment c'était de m’acheter une bonne paire de baskets. Et puis un matin, alors que je racontais – je me demande parfois si je ne cherche pas le fouet pour me faire battre – à El Chorizo ce que j’avais lu sur divers sites quant au choix des baskets, il m'a balancé très simplement que oui, il me fallait en effet de BONNES baskets parce que bon, je ne pesais pas 20 kilos, quoi. Alors je ne sais pas – et je t’avoue que je compte sur toi pour confirmer ou infirmer ce violent ressenti qui est le mien – et peut-être que je suis dans l’erreur, mais je l’ai mal pris. Je veux dire, il aurait pu me féliciter, voire même m’encourager mais NON, la seule chose qu’il a trouvé à dire, c’est de faire un lien entre le choix de mes baskets ET le poids qui n’est pas le mien donc intrinsèquement MON poids. Comme si je ne savais pas déjà que je n’étais pas mince, en gros ? (EN GROS, hin hin hin humour humour) Je veux dire, ce n’est pas un scoop que j’ai quelques kilos en trop, non ? Je ne vois pas l’utilité de me le rappeler de manière systématique. Peut-être (sûrement) que je suis trop sensible sur le sujet. Mais après l’épisode du jean amincissant... Enfin voilà, sache que je suis la fille qui court avec des baskets spécialement conçues pour les grosses. Youpi.

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Non, El Chorizo n'est pas un monstre. C'est juste un homme terriblement peu doué dans sa manière de s'adresser à la nana susceptible et portée sur les mots que je suis. Je reconnais humblement cette folle capacité qui est mienne à métamorphoser certains propos selon ma propre conception de l'existence et surtout selon ces complexes qui sont miens. Le premier choc passé, en général, je me marre. Bon, pour être honnête, le premier choc dure parfois quelques jours et j'ai une nette tendance à RUMINER et à enfoncer des pics dès que je peux là où je suis sûre de blesser (je suis SI cruelle) dans l'optique d'un juste retour de baton (VENGEANCE). Je ne suis qu'une femme, après tout.