Ah, le régime. C’est un peu toute l’histoire de ma vie. Je me revois encore, même pas adolescente, dire à ma Mère qui me sermonnait un peu sur ma très inélégante manière de m’empiffrer sans tenir compte d’autrui (je jouais déjà des coudes à l’apéro, livrant une lutte sans merci pour atteindre la première et squatter de manière absolue le plat de chips…), que je me moquais et me moquerai toujours de mon poids et du regard des autres (alors que je suis la première à me retourner si quelqu’un dit « Hé la grosse » parce qu’inévitablement l’atroce appellation m’est adressée, à qui d’autre sinon ?) (oui je sais, je ne suis pas le nombril de l’espèce humaine). Si j’avais su à l’époque combien ce mot « toujours » désignerait finalement une si petite période de mon existence… Puis vint l’adolescence et ses nombreux tourments : la quête du Saint-Jean, ces fringues que tu rêves de porter, les copines minces, les amoureux potentiels… Mais je n’ai point l’intention d’épiloguer sur ce sujet qui commence à dater un peu trop selon moi (rien de catastrophique non plus). C’est juste que j’ai réalisé quelque chose d’effroyable l’autre jour, alors qu’une collègue me disait « Tu as drôlement maigri » et que je sais que je viens juste de repasser par la case « J’ai drôlement regrossi ». Je crois que je ne supporte plus ce genre de commentaire qui m’a paradoxalement tant flatté à une autre époque. Je veux dire par là que non, mon poids n’est pas un sujet de conversation courant ni même un sujet d’actualité. Non. Je n’ai pas envie de parler de régime, de mes kilos en trop et de mes kilos en moins. Peu importe ce que les gens pensent, je n’ai juste pas envie d’évoquer ce qui devrait finalement rester d’un domaine très intimiste. Bref, le sujet est d’une affligeante banalité... Si le commentaire « Tu as drôlement maigri » part d’une bonne intention, au final il peut se révéler extrêmement intrusif.
Les montages russes kilos’esques.
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