Forcément, les décisions de me remettre au régime surviennent généralement lorsque j’essaye un vêtement dans lequel je ne rentre pas, en dépit de tout mes efforts (et de toutes les contorsions possibles et imaginables....) ou bien lorsque ce jean que je trouvais large voilà quelques semaines semble me ventouser aujourd’hui. Alors j’essaye, sans relâche. Non pas parce que je rêve d’être mince, mais juste parce que je rêve d’être bien. Et puis il y a cette pensée (hautement philosophique) qui me sermonne : dois-je passer ma vie à régimer dans l’espoir vain d’atteindre un objectif, objectif qui en outre semble toujours davantage s’éloigner de moi en dépit du rythme auquel j’avance ? Je pense en toute sincérité que le problème n'est pas de régimer. Le problème est ailleurs. Le problème, c'est de me détendre autrement que dans la nourriture (merci Zermati de me mettre sur la voie depuis des années) sauf que pour l'heure, je ne sais toujours pas comment faire... Voilà. C’était ma réflexion du jour alors que je patientais en attendant mon tour, chez le gynécologue. Un peu comme à la boucherie sauf que la dinde qui attendait que son numéro sorte pour être emballée, c’était moi. Il est arrivé, souriant « C’est à nous Mademoiselle » et hop, j’étais dans son cabinet, installée en face de lui, tout va bien ? Oui, tout va bien, bon inutile de me peser car comme vous pouvez le voir, je n’ai pas maigri. Et lui de me dire « Je n’ai même pas regardé à vrai dire car si c’était le cas, c’est la première chose que vous m’auriez dite… ». Hin hin hin. Perspicace, avec ça. Vient le moment de se dénuder, la question posée en douceur sur l’état de mon ventre (des petits trous par milliers et puis des bleus), « Oh ça ? Ce n’est rien, juste ma chatte Marcelle qui pédale parfois violemment durant ses séances quotidiennes nocturnes de câlins...». Mais qu’est-ce que je l’aime, ma tortionnaire, alors bon, je subis, que voulez-vous. Et la discussion, légère, sur les kilos en trop, entre l'intromission du spéculum les pieds rivés dans les étriers et la blancheur immaculée du plafond que je contemple presque sereinement pour une fois. Je ne suis pas ressortie de là avec LE régime miracle (qui n'existe pas). Il a juste dit quelques chose d'étrange "ECOUTEZ-VOUS". Prenez le temps. Ne faites pas tout trop vite. Apprenez la satisfaction momentanée qui va vous permettre d'avancer, ne vous fustigez pas d'un simple recul, acceptez-le comme l'opportunité d'un rebond. J'ai ce questionnement, qui n'aboutit pas vraiment. Et puis les piles de mon pèse-moi-même qui ont rendues l'âme voilà quelques jours, comme un signe. ECOUTE-TOI.
S'écouter ?
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